L’école est obligatoire pour tous jusqu’à 16 ans. À quelques rares exceptions près, on s’y rend donc tous (en France). On suit un programme, on y apprend des choses. Le passage obligé est tellement intégré qu’on ne prend souvent pas le temps de penser au pourquoi d’un tel passage.
On nous envoie à l’école pour apprendre à lire, à écrire et à compter. Ce sont les connaissances de base qu’on nous délivre mais également, et essentiellement selon moi, en toile de fond, à réfléchir par soi-même. Tout le reste est accessoire et peut s’apprendre plus ou moins seul, une fois qu’on sait bien se servir de sa tête. On nous donne des bases en science, en histoire, en géographie, etc. Les techniques et les matières sont diverses pour ouvrir l’enfant au monde qui l’entoure. Elles ne sont pas adaptées à tous, ce qui explique les nombreuses théories qui se sont formées et continuent d’être créées autour du sujet.
La chose qu’il me semble essentiel de retenir, c’est qu’on va à l’école pour apprendre à écouter avec un esprit critique, à remettre en question ce qu’on entend, y compris ce qu’on nous enseigne. Il ne s’agit pas de se placer en opposition systématique face à toutes les opinions et à la parole de l’enseignant. Il s’agit d’écouter avec un esprit ouvert, les sens en éveil. Et si on entend dire que le ciel est vert, et que tout le monde le dit, et que tous les médias relayent cette affirmation, il faut qu’on soit alors capable de lever la tête, d’observer le ciel et de se faire son opinion. Et plus les diverses sources d’informations sont unanimes, et plus elles sont retransmises par le quidam de la rue, plus il est crucial qu’il nous vienne l’envie de lever la tête.
À la sortie de l’école, on doit avoir construit assez de confiance en sa capacité de jugement pour créer ses propres pensées. Ainsi, on doit être capable de concevoir des pensées originales et de les partager avec les autres ou pas. Penser comme la majorité des gens n’est pas un gage de qualité de la pensée. Penser en opposition non plus. Si on sait utiliser sa jugeote, on n’a pas besoin de se comparer aux autres pour savoir si on est dans le vrai. Et on peut ainsi s’opposer à la pensée unique en pleine conscience.
L’école est donc une institution primordiale, c’est une évidence. Vraiment ?… Il ne me semble pas sain d’adhérer à l’assertion que je viens de formuler. Même si, a priori, on est d’accord. Une telle phrase doit nous alerter. « C’est évident », « Personne ne pourra le nier », « Il est indiscutable que… », etc., toutes ces formulations sont des départs maladroits dans la plupart des cas, dangereux dans d’autres. Car rien n’est évident, tout peut être remis en question. Toujours. Restons donc vigilants et évitons de relayer, sans réflexion préalable, les idées martelées.
Vive l’école !
J’aimerais pouvoir me saisir d’un sujet – qui en vaille la peine – et le déployer aussi clairement que toi.
Je ne sais pas pour toi mais, moi, je ne sais faire ça qu’à l’écrit ! Dans la discussion, les idées fluctuent de façon non linéaires et ça me brouille l’esprit ; je perds le fil. Si je réfléchis toute seule à un sujet, jamais je ne peux le traiter aussi clairement que si je pose mes pensées sur le papier. J’ai découvert ça en écrivant. Essaie ! 😉