La petite place est agitée cet après-midi. Tout le monde y est réuni. Les cris fusent. La gouverneure a du mal à se faire entendre. La communauté est très tranquille et connaît rarement de tels émois. Toutefois, depuis quelques semaines, des perturbations viennent troubler le quotidien. Rien de grave mais on note quelques incidents et les gens s’interrogent. C’est bien normal. Or, aujourd’hui, les limites sont dépassées. On a commis un vol.
Un tel crime n’a jamais été perpétré dans le village. Pas de mémoire de vivant. Il doit bien exister des traces de tels forfaits dans les archives mais seuls les historiens peuvent l’affirmer. Aujourd’hui, on a volé la clé de la remise à une adolescente, une victime facile, et la pauvre est dans tous ses états. On n’a pas réussi à lui faire retracer ses faits et gestes avec exactitude. On n’a obtenu d’elle que la description de son parcours de son domicile à la remise. On a organisé une fouille en règle et une centaine de personnes ont passé au crible tout le périmètre, car il était évident que la gamine avait tout simplement égaré la clé. Or, on n’a rien trouvé. Il faut donc bien se rendre à l’évidence. La clé a été dérobée.
Devant un tel acte, la population est atterrée. Le village n’est pas minuscule car il compte presque deux mille habitants mais les gens se connaissent bien. L’incompréhension silencieuse de la matinée a fait place à la colère avec la tension qui monte. On veut trouver le coupable car il y en a bien un et il est parmi eux.
Les accusations ne tardent pas à se diriger vers Téa, une autre adolescente qui est dans la même classe que la victime, et qui s’est installée avec sa mère depuis à peine deux mois, une fille peu sociable qui ne s’est pas encore fait d’amis au lycée. Et d’ailleurs, où est-elle aujourd’hui ? On se retourne, on scrute, on la cherche.
— Je la vois ! Elle est là-bas, adossée contre le mur.
— Téa ! Viens ici !
La jeune fille reste appuyée contre le mur du lycée, la capuche enfoncée sur les oreilles, les mains dans les poches. Elle ne daigne même pas se tourner vers eux. La foule s’approche alors d’elle et la somme de sortir les mains de ses poches. Elle se renfrogne et les enfonce un peu plus, les fixant d’un regard haineux.
— Foutez-moi la paix ! J’ai rien fait. Je sais pas où elle est votre clé !
— Alors, montre-nous tes mains, puisque t’as rien. Vas-y, sors-les un peu pour voir !
Téa tente un passage en force pour s’échapper mais elle est emprisonnée par quelques mains qui la maintiennent. Elle se recroqueville au mieux pour se soustraire à ses attaquants mais au bout de quelques minutes de lutte, elle ne peut les empêcher de lui retirer les mains des poches.
Rien. Il n’y a rien dans les poches de Téa, ni dans ses mains qu’elle leur présente, ouvertes, les paumes vers le haut.
Elle l’a échappé belle. À quelques secondes près, ces imbéciles fichaient tout en l’air. Téa n’est effectivement pas une jeune fille ordinaire. Tout à l’heure, elle ne se livrait pas à une bouderie dédaigneuse d’adolescente, elle restait à l’écart pour s’auto-charger. Dans ces moments-là, elle est vulnérable car une brusque déconnexion, avant la fin du chargement, serait fatale. Téa fait partie d’une nouvelle génération d’agents organiques de surveillance. Mais elle est encore à l’état de prototype. Elle n’est pas tout à fait au point. La preuve…
Sa veste en fibre est sa batterie. Les mains dans les poches, les cellules de sa peau, majoritairement composée de tissu végétal, s’entremêlent avec celles du vêtement qui la régénère. Son hybridité végétale est très réussie. Toutefois, elle manque d’autonomie. Elle doit s’auto-charger trop souvent et elle ne peut pas encore choisir le moment où l’opération se met en place. Ainsi, elle n’a parfois pas le temps de s’isoler. Même si ça ne prend guère plus de dix minutes, ça complique ses relations avec les autres. Sa posture d’adolescente en crise l’aide mais il faudrait pourtant qu’elle parvienne à se faire des copains.
— Téa ? Ça va ? Tu t’en sors pal mal, lui lance Jun avec un clin d’œil malicieux.
— De quoi tu parles ?
— Ils ont rien trouvé dans tes poches… Soit t’as rien pris, soit t’es fortiche.
Téa ne répond pas et poursuit son chemin.
— Tu sais, moi, je m’en fiche. Tu peux bien faire ce que tu veux. D’ailleurs, on se connaît pas. Personne sait rien de toi, ici. Vous habitiez où, avant, toi et ta mère ?
— Ailleurs. Ça te va ?
Jun est dans sa classe. Ça fait un petit bout de temps qu’il cherche une occasion de l’aborder. Son mutisme lui plaît. Elle ne veut pas dire d’où elle vient ni pourquoi elle a quitté son dernier domicile. C’est bon signe. Il poursuit donc la conversation, prêchant le faux en lui faisant croire qu’il est persuadé que c’est elle qui a fait le coup. Mais elle le rabroue avec mépris, affirmant qu’elle n’a que faire de ces bêtes de SmartSys stockés dans la remise. Or, loin de le décontenancer, elle le conforte dans son idée. Personne ne se désintéresse des SmartSys, et si tous se disent satisfaits de les partager, il sait que ça en titille beaucoup d’en posséder un rien qu’à eux. On ne peut pas en parler, bien entendu. La possession exclusive d’un objet est formellement interdite. On ne peut que rêver… Ou, comme lui, rejoindre un groupe de dissidents et voler la clé de la remise. Ou bien… Être déjà secrètement en possession de son appareil… Il n’insiste pas. Parvenu au croisement où leurs chemins se séparent, il lui propose simplement de l’accompagner un dimanche dans la vallée, si elle n’a rien de mieux à faire, et la quitte.
Les propos de Jun l’intéressent. Elle accélère le pas, il faut qu’elle en parle à Oumy, sa « mère ». Elle a peut-être trouvé un groupe d’individualistes. Sa mère, sa véritable créatrice et dont elle porte une partie des gènes, est aussi une brillante scientifique qui se charge personnellement de sa maintenance et de son amélioration. En outre, elle partage sa mission.
Comment se fait-il qu’il faille encore débusquer ces énergumènes après tout ce qu’a subi la planète ? On n’est pourtant pas passé loin de la catastrophe et si l’Imminent Péril est très loin derrière eux, personne n’ignore ce jalon de l’histoire humaine. Il y a un avant et un après l’Imminent Péril. Aujourd’hui, nous sommes dans l’ère de la Symbiose Terrienne, celle de la vraie humanité, de la post-barbarie. On a échappé de justesse à la destruction de la planète. Avec le grand désordre énergétique, le nucléaire, les combustibles fossiles, le règne du pétrole, les primitifs ont failli s’exterminer. L’essence est totalement bannie, on a détruit tous les puits de pétrole, et seules les énergies propres sont admises. Il n’est plus question d’utiliser d’énergie non renouvelable. Le soleil règne en maître depuis qu’on a appris à maîtriser pleinement sa force. On a su en neutraliser les effets nuisibles, la canaliser, la répartir harmonieusement sur la planète.
Ces grands changements, portés par les scientifiques, ont entraîné des bouleversements sociétaux. Qu’importe si les gens de science se sont alliés à des forces militaires pour mettre à bas le monde de la finance et de la politique qui les menait vers une fin annoncée. Il paraît que certains commencent à le déplorer, que des foyers de grogne surgissent. Pourtant, on ne pouvait décemment plus faire confiance aux dirigeants et aux puissants. La démocratie avait atteint les limites de sa viabilité, il fallait bien prendre le taureau par les cornes. Ils les ont sauvés, c’est tout ce qui compte.
Oumy a tenté de lui expliquer la philosophie des individualistes afin qu’elle sache mieux les traquer. Ils s’élèvent contre l’ordre établi. Ils contestent les règles de vie qu’ils jugent trop strictes, déplorent la perte des libertés individuelles. Ils se fondent sur des usages archaïques, antérieurs à l’Imminent Péril. Ils disent se battre pour la liberté, celle d’aller et venir comme bon leur semble, sans avoir à partager leur moyen de transport avec les autres, celle de détenir des biens. Téa ne comprend pas. L’idée saugrenue de faire fi de la responsabilité collective est impensable. Il est évident que les transports doivent être réduits au strict nécessaire tant qu’on n’est pas parvenu à développer les techniques propres de téléportation. Mais pourquoi se déplacer ? Pas facile de lui faire intégrer l’idée qu’ils réclament le droit fondamental supplémentaire à passer un week-end à la mer ou à la montagne, à voyager dans des véhicules individuels. Elle a appris comme tout le monde qu’il y a quatre droits fondamentaux : respirer, manger, se soigner, s’éduquer. La totalité de l’humanité en jouit aujourd’hui. Une autre philosophie est-elle possible ?
Elle soupçonne sa mère de lui raconter n’importe quoi et se réjouit de rencontrer bientôt ces curieuses personnes pour se faire son idée. Elle a commencé à douter quand Oumy lui a dit qu’ils mangeaient de la chair. Et elle se demande même parfois s’ils existent vraiment, si on ne l’a pas lancée à la poursuite d’une chimère pour tester ses capacités et préparer déjà la prochaine génération d’agents. Mais pourquoi sa mère lui aurait-elle menti ? Téa fait partie du grand tout et il est donc logique qu’elle serve à la postérité. Peu importe que le prototype le mieux abouti soit elle-même ou un suivant.
Ce samedi, elle a rendez-vous avec Jun dont elle a enfin accepté l’invitation. Elle l’a laissé se rapprocher peu à peu, déjeuner avec elle à la cantine, la raccompagner à la sortie du lycée ; elle l’a ferré. Oumy est d’accord avec elle, elle pense qu’elle est sur une piste. Elle en a longuement référé à ses supérieurs qui ont validé la mission. Elle lui a alors exposé en détail l’attitude à adopter en présence des individualistes. Si Oumy feint, elle est convaincante. Elle lui a expliqué ce qu’était un véhicule à moteur afin qu’elle ne soit pas affolée et qu’elle conserve un calme apparent si on la mettait en présence d’un tel engin. Certains groupuscules seraient parvenus à produire de l’essence en secret. Elle l’a également préparée à ingérer de la chair, de la « viande » comme ils disent. Si tel était le cas, elle devrait subir par la suite une phase de désintoxication assez longue mais elle devrait pouvoir tenir le choc. Elle l’a prévu dans ses gènes. Son expérience pourrait atteindre son paroxysme si elle avait à affronter un « barbecue », perversion ultime conjuguant le combustible fossile et la consommation de chair, mais sa mère elle-même doute de la véracité d’une telle ignominie.
Téa rejoint Jun à la sortie du village et ils partent à pied vers une vallée isolée pour un week-end de randonnée. Il l’a prévenue dès le départ qu’ils allaient rejoindre quelques amis afin qu’elle ne s’effarouche pas, et elle a accepté. C’est la première fois qu’elle s’absente si longtemps. Elle prend des risques. Mais, en marchant, elle peut aisément conserver les mains dans les poches. Il faut juste que les périodes de chargement ne s’enclenchent pas à des moments inopportuns. Et que Jun n’attende rien d’autre qu’une relation amicale. Oumy l’a mise en garde et lui a conseillé de rester froide et distante afin de ne pas l’encourager.
À midi, lorsqu’ils font une pause pour déjeuner, il prend un air mystérieux en plongeant la main dans son sac. Sans la lâcher du regard, il en ressort tout doucement un SmartSys.
— Avec ça, je peux me connecter à tout ce que je veux, quand je veux ! J’ai accès à tous les jeux, tout le temps !
— Ben je sais ce que c’est qu’un SmartSys. Je suis pas débile. Moi aussi je m’en sers quand c’est mon tour.
— Oui mais, celui-là, il est à moi ! Je m’en sers quand je veux. Et personne ne peut le tracer, j’ai déjà installé le brouilleur. Hier soir, j’ai joué à SunnyDays jusqu’à trois heures du mat’ ! lui lance-t-il, triomphant.
Elle l’observe, incrédule. C’est donc cela dont il rêve ? Jouer sans contrainte ? Posséder ? Mais elle masque rapidement sa consternation dans un sourire admiratif. Elle vient de terminer un auto-chargement et peut sortir la main de sa poche pour la tendre vers Jun qui lui passe l’appareil.
— Tu peux faire une partie. Je te le prête.
Lorsqu’elle a terminé, elle lui raconte qu’elle-même en détenait un, qu’elle a failli se faire attraper, et que c’est la raison pour laquelle sa mère et elle ont dû déménager. En confiance, Jun la met également dans la confidence. Son oncle, un homme formidable, est un individualiste qui se bat pour sa liberté. Il l’a entraîné tout jeune dans le combat. Ses parents ne sont au courant de rien. Ils sont trop conformistes et seraient capables de les dénoncer. Ce soir, son oncle a organisé un barbecue avec quelques dissidents et il lui a permis d’y inviter Téa.
Ce n’était donc pas une légende. Elle a procédé à sa préparation mentale pendant la marche. Il va falloir qu’elle ingère de la chair. Lorsqu’ils parviennent sur le lieu de rencontre, en début de soirée, une dizaine de personnes, des hommes et des femmes adultes, les attendent autour d’un feu. La fumée âcre qui s’en dégage brûle les yeux et les poumons de Téa qui se protège instinctivement le visage. Personne ne porte de masque. Ils ont l’air habitués à respirer ces effluves délétères. Jun sourit devant sa réaction défensive et joue les durs en affichant une attitude parfaitement à l’aise.
— C’est elle, la championne que tu nous ramènes, Jun ? Elle a jamais vu de feu de bois, c’est clair, lance l’oncle d’un ton agressif.
— Si, une fois. Il y a longtemps. J’ai pas l’habitude, réplique Téa.
— Mouais. Si Jun t’a conduite jusqu’ici, c’est qu’il pense que tu peux faire partie des nôtres. Nous verrons…
Les visages sont tendus. On n’est pas prêt à l’accepter tout naturellement, sans prendre de précautions. Elle s’y attendait. Les individualistes sont des êtres dangereux qui doivent se cacher pour survivre. Si la société les débusque, aucune clémence ne leur sera accordée. L’oncle se tourne ensuite vers Jun :
— Si Téa est une bonne candidate, si tu as su l’identifier correctement, tu passes ce soir ton rite initiatique et tu intègres notre clan à part entière. Tu es sûr de toi ?
— Oh oui ! Je suis sûr. Elle a même eu un SmartSys !
— Ah mais c’est une très bonne chose, ça ! L’affaire se présente pas si mal. Je suis fier de toi, gamin.
Il les invite à prendre place avec eux autour du feu, Téa à sa gauche, Jun à sa droite. Il lance un signe autoritaire à deux femmes qui se lèvent et s’affairent près du feu pour préparer le repas.
— Téa, tu vas toi aussi devoir faire tes preuves. Tu vas donc partager notre repas ce soir. C’est à l’issue de cette cérémonie que nous déciderons si tu peux nous rejoindre. Le cas contraire, tu ne pourras bien évidemment pas regagner le village. Nous avons attrapé un lapin. Tu as de la chance. C’est délicieux, ajoute-t-il sans la lâcher du regard.
Son sourire est-il accueillant, encourageant, carnassier ? Certainement pas bienveillant mais Téa garde son sang-froid. Elle n’avait pas imaginé quel animal serait sacrifié. Il lui semble qu’un poisson aurait été plus facile à avaler. C’est égal. Il lui faut juste maîtriser la nausée qui la gagne et feindre l’excitation impatiente. Elle a aperçu du coin de l’œil la femme qui retirait d’un coup sec la peau de la bête, laissant apparaître un étrange écorché rose, odieusement exposé, pas même sanguinolent. Elle se concentre sur la conversation de l’oncle pour oublier cette image insupportable et ne pas prêter attention à la nouvelle odeur qui se répand depuis que le lapin est sur le feu.
Lorsque le repas est enfin prêt, l’oncle, en chef du groupe, se lève pour vérifier la cuisson, déterminer que la viande est prête et procéder au découpage, puis à la distribution du repas. Il prépare une première assiette et se tourne solennellement vers Téa qu’il appelle à le rejoindre.
Elle se met alors à frémir car ce qu’elle redoutait le plus s’est produit. Elle doit s’auto-charger et ses mains sont coincées dans ses poches. Elle le regarde, livide, mais elle a pris sa décision. Cette fois, elle ne va pas lutter. L’instant est parfait. Son sacrifice ne sera pas vain. Elle se lève vers l’oncle de Jun qui lui tend l’assiette, planté au milieu du groupe des dissidents. Dans un sublime effort, elle arrache ses poings des poches de sa veste avant la fin de l’auto-chargement. Les fibres interconnectées, en se rompant, dégagent instantanément un puissant gaz neurotoxique qui n’épargnera personne. C’était elle ou eux, ce sera eux tous.
Lorsque Téa ouvre les yeux, elle aperçoit le visage d’Oumy qui lui sourit. Elle est allongée dans son lit, ses mains dans les poches.
— Cet auto-chargement va être bien plus long que les autres mais d’ici deux jours, tu devrais être tout à fait rétablie. Tu es décidément un beau prototype ! Je devrais te passer un savon parce qu’on avait bien décidé que tu n’avais pas à te charger toi-même de la destruction. Tu devais te contenter de ton rôle d’observatrice. Mais comme tout s’est déroulé à merveille, je suis habilitée, au nom de toute la communauté, à te féliciter !
Téa l’écoute, l’esprit un peu embrumé, ne parvenant pas vraiment à refragmenter les morceaux de sa mémoire. Elle ne ressent qu’une immense fatigue. Oumy, elle, est incapable de masquer son soulagement. Téa est en vie. C’est inespéré. Elle poursuit.
— Tu es d’autant plus louable que tu ne savais pas que le gaz n’était pas mortel pour toi mais qu’il n’aurait qu’un effet nocif. Tu as pris des risques inconsidérés, tu sais ? Je n’avais pas su établir avec exactitude son degré de toxicité sur tes tissus car mes travaux n’étaient pas tout à fait achevés et je n’avais pas eu l’occasion de le tester. C’est chose faite à présent. À la rupture du chargement, ta partie végétale a pris le dessus, isolé tes poumons et protégé ton corps humain. Si tu savais comme je suis fière de toi, Téa !
Voilà donc ce qu’il s’est passé. Elle se souvient à présent. Elle se trouvait au milieu d’une bande d’individualistes…
— Et eux ? Qu’est-ce qui leur est arrivé ? Ils ont survécu ? demande-t-elle à Oumy.
— Ils ont tous morts. Pas un seul n’a survécu. Leur groupe a été totalement anéanti grâce à ton intervention.
Téa ferme les yeux. À présent, elle peut se reposer.